Kidnapping à la confiture

Réjouissant !

Quel chouette moment je viens de passer grâce à ce petit roman reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique. Merci infiniment à la team Babelio et aux éditions Sarbacane pour cette découverte.

Ce roman-là est complètement déjanté, impertinent, un poil à contre-courant de la littérature jeunesse actuelle et totalement hilarant.

On fait la connaissance de 3 gamins de 11 ans. Il y a Césarine, la narratrice, qui est malentendante. Chris (Christophe-Eudes) qui est très très myope. Et enfin Darian, hyper angoissé, très timide dont le véritable handicap est une mère hyper-protectrice.

Là on se dit OK avec 3 héros porteurs de handicaps on va être dans un truc un peu moralisateur, on va avoir beaucoup d'empathie pour ces enfants qui n'ont pas eu de chance à la grande loterie de la génétique, on va les voir se faire maltraiter par leurs camarades et il y aura une belle morale pleine de tolérance (j'aime aussi ce genre, entendons-nous bien, ils sont indispensables mais il y en a pléthore).

Que nenni ! Ces trois-là sont de sacrés garnements ! Leur handicap n'est au final qu'une anecdote avec laquelle ils doivent composer mais ça ne les définit en rien. Ça ne les empêche absolument pas d'être des mômes comme les autres et de se montrer un poil cruels au début de ce roman.

Car les 3 coquins vont en fait "torturer" un vieux monsieur butyrophobe en recouvrant sa maison de beurre, sa plus grande peur. Ils seront attrapés par la police et seront "condamnés" à des travaux d'intérêt général.
Césarine, Darian et Chris sont envoyés à la maison de retraite, où ils devront s'occuper d'un groupe de personnes âgées durant 6 samedis.
Évidemment ça ne les réjouit guère. Et pourtant sur place ils feront la connaissance d'Huguette, Lulu et Ernest, des personnages qui valent leur pesant de cacahuètes.
Ils vont se retrouver, bien malgré eux, au cœur d'une aventure palpitante suite au braquage d'une bijouterie.

Un vocabulaire simple, familier, un ton impertinent, les petits lecteurs vont se régaler !
Parce qu'ils vivent une sacrée aventure nos héros.

Le texte est relativement long mais il est entrecoupé d'illustrations (pleine page ou seulement sur une partie) qui aident à la compréhension du texte, qui sont des pauses bienvenues dans la lecture et permettent aux lecteurs une transition en douceur entre l'album et le roman sans image.
Les illustrations sont d'ailleurs très chouettes.
Les personnages sont un véritable régal et cette liberté de ton de la part de l'auteure m'a totalement séduite.
Elle nous parle de féminisme, de handicaps, de vieillesse, de solitude, de tolérance sans jamais jouer sur le pathos ou la propagande, bien au contraire.
C'est fin. Tout dans l'humour, ça glisse sans que tu ne t'en rendes compte.
Ernest est très bien dans son fauteuil, Lulu perd la tête de temps en temps, Césarine n'entend pas toujours tout et alors ?
Même la fin est un pied-de-nez à la littérature jeunesse classique (même si les gentils gagnent à la fin, heureusement, faut pas pousser les p'tits vieux dans les orties).

Je me suis vraiment régalée.
C'est le roman idéal cet été pour les enfants dès 8 ans.


Ils ont 11 ans, des prénoms improbables et chacun son handicap : Césarine est malentendante, Chris hyper-myope et Darian d'une timidité maladive. Rien qui ne les empêche, cependant, d'avoir des idées formidables pour s'occuper... comme tartiner de beurre la maison d'un de leurs voisins ! Arrêtés par les gendarmes, les enfants écopent de travaux d'intérêt général dans une maison de retraite. Quel cauchemar... Ils y rencontrent Ernest, Huguette et Lulu, trois vieux cascadeurs loufoques, ainsi que l'infirmier qui les terrorise aussitôt, le King.


Kidnapping à la confiture, Marie Lenne-Fouquet, Églantine Ceulemans
Éditions Sarbacane
240 pages
10,90€

Commentaires