On ne badine pas avec l'amour

"Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir ; je veux aimer d'un amour éternel, et faire des serments qui ne se violent pas."

Camille et Perdican. Perdican et Camille... Un amour gâché de trop d'orgueil.

Je ne ferai pas une analyse de l’œuvre, un commentaire du texte sur copie double en 2H, d'autres le font bien mieux que moi. Je ne résumerai pas la pièce, je ne la remettrai pas dans son contexte et je ne donnerai pas non plus de rapide biographie de Musset.
Je vais juste, comme toujours, donner mon avis, totalement subjectif, parler de mon ressenti parce qu'avec cette œuvre on touche encore plus à l'intime.

La première fois que j'ai lu On ne badine pas avec l'amour j'avais 15 ans. Je n'ai pas les mots pour dire combien cette pièce de Musset m'a transportée.
J'étais ado, j'étais romantique et entière comme on l'est à cet âge. Je me suis reconnue en Camille. Comme elle je voulais des promesses éternelles, un amour absolu.
J'ai appris certaines répliques par cœur, je recopiais les mots superbes de Musset un peu partout.

Ce livre m'a accompagnée jusqu'à aujourd'hui. C'est toujours le même exemplaire, tout corné, plein de petits bouts de papier marquants mes répliques favorites.
Je l'ai relu régulièrement pendant plus de 10 ans mais ça faisait plusieurs années que je ne l'avais pas ouvert.

Alors j'avais peur de le relire. Est-ce qu'à plus de 40 ans il allait encore me plaire ? Moi qui étais romantique et qui ne le suis plus, voire qui est désormais un poil cynique, est-ce que je n'allais pas gâcher un si beau souvenir ?
Et bien non ! On ne badine pas avec l'amour me bouleverse toujours autant. Ce texte me parle toujours comme le jour où je l'ai découvert.
Il est universel, intemporel. Un chef-d’œuvre. Les mots sont toujours aussi beau, aussi forts. Ils expriment toujours ce que sont les femmes et les hommes, ce terrible conflit de l'amour de soi et de l'amour de l'autre, de ce fichu orgueil, de la jalousie, de la peur de souffrir...
L'un des plus beaux drames français, sans nul doute.

Mais il y a aussi la touche d'humour et de critique sociale à travers les personnages du gouverneur et du curé. Ils apportent ce qu'il faut de légèreté dans cette histoire tragique.

L'adolescence est l'âge idéal pour découvrir cette pièce, à condition de ne pas avoir à trop la décortiquer (on gâche la puissance des mots à trop vouloir les analyser et surtout on déteste forcément l’œuvre imposée) mais je constate avec plaisir que l'adulte s'y retrouve toujours également, différemment, avec une autre expérience de la vie.

La plume de Musset est une merveille et cette pièce est et restera ma favorite de l'auteur.
Je ne peux que recommander très chaudement de (re)lire On ne badine pas avec l'amour.


Deux jeunes gens intelligents, cultivés, sensibles se retrouvent après dix ans de séparation dans le giron familial où ils ont vécu ensemble leurs années d'enfance.
Tout est préparé pour fêter ces retrouvailles… Pourtant, une lutte cruelle et impitoyable va s'engager. Chacun va chercher à éprouver la vérité de l'autre, au lieu de s'abandonner aux élans de son cœur et à l'intuition de ses sens. À l'épreuve de cette vérité, les masques tombent : les notables sombrent dans le ridicule, tandis que les jeunes héros vont faire, dans le malheur, l'expérience de l'ouverture inconditionnée à l'amour. Décidément, l'amour n'est pas un sujet de comédie…


On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset
Éditions Hachette
221 pages
3,50€

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