Phèdre

Le cœur a ses raisons que la raison ignore

 et ça fait un beau bazar ! Voilà résumée Phèdre de Racine. Une femme amoureuse de son beau-fils, Phèdre qui avoue ses sentiments et patatra !
Rien de plus simple comme intrigue. Et pourtant cette pièce est parfaite de son premier vers au dernier.

Le théâtre est mon tout premier amour.
Je l'ai découvert au collège. J'ai vu une représentation de Molière à la Comédie Française, j'ai vu Francis Huster jouer Le Cid, j'ai lu toutes les tragédies et les comédies qui pouvaient me tomber sous la main.
Et avec cette relecture de Racine je ne peux que constater que mes amours sont fidèles.

Les longues descriptions sont inutiles, le nombre de pages ne fait pas la valeur, cette courte pièce de théâtre m'a procuré autant d'émotions qu'il y a 20 ans.
La puissance des mots de Racine traverse les époques.
Que dire de plus que cette pièce est parfaite ?

Je ne peux que recommander cette lecture qui ne se raconte pas, qui se vit dans toute son intensité.

(Et je viens de voir que la pièce est au programme du bac 2020, quelle chance ! Régalez-vous les bacheliers).


Au tragique psychologique - celui de l'amour - vient se superposer un tragique en quelque sorte moral - celui de la dignité perdue - qui n'apparaît que dans Phèdre. Ici seulement, le personnage se livre à sa passion en la haïssant, continue à combattre contre soi, tout en s'abandonnant à lui-même, pour être vaincu enfin sur les deux plans où se développe cette tragédie singulière : le plan moral et le plan psychologique. Phèdre est un témoin de la liberté. Racine remplit ici la vocation éternelle de la tragédie, qui est d'orchestrer une méditation sur la situation de l'homme.


Phèdre, Jean Racine
Éditions Folio
160 pages
2,50€

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