Le chevalier inexistant


Acheté lors des vacances à Rome (je ne pouvais décemment pas repartir d'Italie sans ce classique), fini depuis quelques jours déjà, je n'avais pas encore pris le temps de rédiger mon avis sur Le chevalier inexistant d'Italo Calvino.
C'est ma toute première rencontre avec l'auteur. C'est l'un des plus chouettes aspects du challenge solidaire, on fait plein de nouvelles découvertes, on trouve des pépites que l'on n'aurait jamais lues sans ce challenge.

Le chevalier inexistant nous plonge dans un Moyen-Age fantastique. Italo Calvino reprend le genre du roman de chevalerie pour mieux faire passer son message sur l'être et le paraître.

Agiluf est un chevalier plein de noblesse, de belles valeurs, il incarne LE chevalier. Mais ce n'est pas seulement pour ses grandes qualités qu'Agiluf se fait remarquer par Charlemagne quand celui-ci passe en revue ses troupes. Non, c'est pour une raison bien étrange. Agiluf est là mais ne l'est pas. Rien dans son armure. Il parle, il enchaîne les exploits et pourtant il n'a pas de corps. Existe-t-on sans corps ? Il semblerait que oui.
Agiluf se verra accompagné par un écuyer en tous points son opposé. Gourdoulou est bien là lui, il a bien un corps mais est totalement dénué de conscience (la scène avec les canards est juste hilarante). Faut-il savoir que l'on est pour être ?
Dans ce roman aux allures de conte philosophique on rencontre également Raimbault venu venger la mort de son père et Bradamante, une jeune guerrière pleine de fierté et d'orgueil.
Raimbault tombe follement amoureux de Bradamente qui, elle, ne voit que par Agiluf.
Tous vont nous embarquer dans une aventure des plus rocambolesques.

Ce fut une lecture étrange et merveilleuse.
Italo Calvino m'a totalement envoyée au Moyen-Age, j'ai retrouvé tout le bonheur que j'ai pu éprouver en lisant Chrétien de Troyes mais avec de l'humour, de la malice et une pointe de philosophie en plus.
La plume est totalement accessible contrairement à certains classiques et je lirai un autre titre de l'auteur avec grand plaisir.


Sous les remparts de Paris, Charlemagne passe en revue les troupes de l’armée de France. S’approchant du chevalier Agilulf Edme Bertrandinet des Guildivernes, il découvre avec surprise que sous l’armure blanche, il n’y a personne. Le chevalier est dépourvu de corps, certes, mais pas de volonté. Tout l’inverse de son écuyer Gourdoulou, dont le corps est bien réel, mais l’esprit complètement dénué de conscience. Entre ces deux pôles opposés, d’autres personnages se cherchent et s’enfuient : Raimbault, jeune intrépide ; Bradamante, fière amazone ; Torrismond, douteur inquiet. Tous sont en proie au même questionnement et au même conflit : que signifie être ? Le chevalier inexistant clôt le cycle Nos ancêtres - qui comprend aussi Le baron perché et Le vicomte pourfendu - bien que, selon l’auteur, il puisse servir tant d’introduction que d’épilogue.


Le chevalier inexistant, Italo Calvino
Éditions Folio
224 pages
7,50€
ISBN 2072823722

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