Une mère juive ne meurt jamais
Au nom de la mère
Avec ce titre, je suis sortie de ma zone de confort.Je lis très peu de "romans de vie", d'histoires très réalistes car je préfère généralement m'évader loin du quotidien grâce à la littérature.
Une mère juive ne meurt jamais a pourtant été une jolie découverte. Oui, une jolie découverte malgré un pitch qui pourrait sembler un peu difficile.
Adam Molina, 40 ans,arrive dans sa ville natale où il retrouve son père et ses frères et sœurs. Aujourd'hui ils enterrent la maman...
Dans la tradition juive, les 7 jours qui suivent sont un moment de recueillement. On ne sort pas, on ne se lave pas, on ne va pas travailler...
Adam espérait repartir dès le lendemain de la cérémonie et le voilà coincé avec sa famille pour le moins dysfonctionnelle.
Alors quand Henri, son frère aîné, lui annonce que leur mère leur a confié une mission avant de s'éteindre, Adam doit se résigner à chercher un époux à sa sœur Lucie pour respecter la dernière volonté de celle qu'il aimait tant.
Un huis clos familial qui oscille toujours entre rires et larmes.
Tant de secrets, de non-dits, de vieilles rancunes mais tellement d'amour et de tendresse également.
C'est la famille juive pied-noir comme on se l'imagine : ça parle fort, ça pleure fort, ça crie pas mal aussi, un nombre hallucinant de visiteurs, tout dans l'excès mais ça dégouline d'amour comme le miel des pâtisseries orientales.
Tous les personnages sont vraiment attachants, terriblement réels. Je pouvais presque les voir évoluer devant moi.
Mais mon cœur est allé à "monsieur théière". Ce papa Molina - colérique, tellement drôle et attendrissant - j'aurais voulu le serrer fort fort dans mes bras (même si ce n'est pas vraiment le genre de la maison Molina).
On passe du grave au léger en quelques pages, quelques lignes parfois. C'est frais et triste. Le lecteur vit pleinement l'histoire, tout à tour une boule dans la gorge ou le sourire aux lèvres. C'est la vie, la vraie, que nous décrit Patrice Abbou.
La plume est d'une très grande justesse, à tel point que je me suis demandée s'il n'y avait pas de l'autobiographie dans cette histoire.
Alors même si ce n'est pas mon type de littérature fétiche, j'ai passé un bon moment avec cette famille Molina qui saura séduire, je n'en doute pas, tous les amateurs de récits de vie pleins de bons sentiments.
Les Molina n'ont pas le droit de sortir, de se laver, de se changer, de se parfumer et encore moins de travailler... pendant sept jours, comme le veut la tradition.
Ils sont en deuil de leur mère Louise.
Adam Molina, 40 ans, le plus jeune des quatre enfants, avait prévu de repartir le lendemain de l'enterrement. Mais devant la pression de son père et de son frère aîné Henri, il est contraint de rester. D'autant plus qu'il a une mission, la dernière volonté de sa mère : trouver un mari à Lucie, sa soeur.
Dans ce huis clos caustique et haut en couleur, les émotions s'entremêlent, entre tendresse, culpabilité et rancoeur.
Une mère juive ne meurt jamais, Patrice Abbou
Éditions Plon
320 pages
19€
ISBN 2259277586
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