La dislocation

Fable écoféministe

Lorsque j'ai lu le résumé de La dislocation, suite à une proposition de masse critique privilégiée sur Babelio (merci la Tour !!), j'étais vraiment, vraiment enthousiaste.
"Une fable écoféministe". Écologie et féminisme. Ce livre était pour moi !
J'aurais dû adorer. D'autant plus que l'autrice connaît parfaitement bien le sujet de l'écologie.
J'en ressors finalement dubitative. Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non ce roman.
Je suis déroutée... C'est un roman déroutant. Vraiment...
Qui met mal à l'aise. A dessein. 

Une jeune femme, dont on ne connaît pas le nom, sort de l'hôpital psychiatrique. Elle a tout oublié de son passé. Elle ne sait plus qui elle est, elle ne sait plus ce qu'elle a vécu.
Elle part, sauvagement, à la reconquête d'elle-même, entre la capitale et la Bretagne. Elle veut reconstituer le puzzle de son passé. K., un vieil ami, sera toujours près d'elle, sans jamais lui révéler quoi que ce soit.
Et puis la Terre. La Terre qui souffre, la Terre que l'on maltraite...

Le fond est... nécessaire, je dirais.
J'aime vraiment le propos même si j'en ressors absolument glacée.
J'ai trouvé ce roman pessimiste, profondément anxiogène (ce qui était très probablement l'intention de l'autrice, beaucoup de choses sont tirées de faits réels). Une vraie claque !
J'ai aimé également voyagé d'un bout à l'autre. Faut-il rappeler que les extrémismes, quels qu'ils soient, détruisent toujours ?

Pas de doute, le discours restera en tête. Longtemps après avoir tourné les pages, les mots nous hanteront.
2030...
C'est demain non ?

Cependant, la forme m'a moins convaincue.
Je me suis égarée parfois dans les longueurs, j'ai été assommée par quelques lourdeurs.
J'ai parfois eu l'impression qu'il y avait trop d'idées, que ça partait dans tous les sens. Confus. Brouillon.
Là encore c'était peut-être voulu par l'autrice.

Je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais voulu, que je l'avais imaginé en lisant la quatrième de couverture.
Il n'en reste pas moins que cet OLNI est à découvrir et à méditer...


Une jeune femme sort de l’hôpital, dépossédée de son identité et de son passé.
Elle voue une haine farouche aux psychiatres, fréquente les magasins de bricolage. Il lui arrive même de crever les pneus des voitures.
Temporairement amnésique, absolument indocile, elle veut repeupler sa mémoire et pour cela, doit enquêter. Un homme va l’y aider, sans rien lui souffler : Camille, dit K, ami et gardien d’un passé interdit.
Le souvenir d’un désert entouré de vitres, une fonction exercée au ministère de l’Agriculture, une bible restée ouverte au chapitre du Déluge forment un faisceau d’indices de sa vie d’avant. Quelques démangeaisons et une irrépressible envie de décortiquer le monde et les êtres qu’elle croise hantent ses jours présents.
Sa rencontre avec Wajdi, envoûtant et révolté, marquera son cœur et son esprit. Ce sera avant de gagner la Bretagne et, peut-être, de parvenir à combler les énigmes de son histoire prise au piège de l’oubli.

La trajectoire d’une femme cousue à celle de la planète, c’est le pari de ce premier roman en forme de fable écoféministe où la tragédie contemporaine côtoie l’espoir le plus fou.
Hypnotique, drolatique, libre et profondément humain.
 
À propos de l’autrice
Ingénieure agronome (diplômée de AgroParis Tech) et autrice, Louise Browaeys accompagne les organisations sur des sujets variés comme l’agriculture bio, l’alimentation saine, la RSE (Responsabilité sociale des entreprises), la CNV (Communication non violente) et la permaculture.
Consultante, conférencière et facilitatrice, elle travaille sur les « trois écologies » : intérieure, relationnelle et environnementale. Elle est l’autrice d’une quinzaine de livres en lien avec l’alimentation saine, la transition écologique des organisations, la permaculture.
Elle a 34 ans et vit à Paris.


La dislocation, Louise Browaeys
Éditions Harper Collins
320 pages
17€
ISBN 979-1033904953

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