Le petit paradis

 

Un fond qui aurait pu être intéressant mais...

Je n'avais jamais lu Joyce Carol Oates, c'est le gros avantage du challenge solidaire, on fait toujours des découvertes (bonnes ou mauvaises, peu importe, il nous pousse hors de notre zone de confort et ça c'est très chouette !).

Je ne pensais pas lire ce titre de l'autrice, j'avais plutôt jeté mon dévolu sur Zombi mais il se trouve que chez mon libraire, seul Le petit paradis était en rayon.
Une dystopie. J'adore ça ! Et la quatrième de couverture était vraiment très très alléchante.

Nous sommes en 2039 aux EAN, un état totalitaire où penser est un acte de trahison.
Adriane est une toute jeune fille de 17 ans, très intelligente. Sauf qu'être intelligente peut vite s'avérer dangereux.
Adriane est sortie major de sa promotion. Alors qu'elle prononce son discours lors de la répétition de la cérémonie de remise des diplômes, Adriane est arrêtée.
Sa punition ? Être télétransportée dans le passé où elle devra vivre 4 ans sans jamais faire de vague...

Le fond était une très bonne idée malheureusement tout l'intérêt du livre réside presque dans sa quatrième de couverture.
L'état totalitaire n'est pas assez développé, l'action se tenant presque exclusivement en 1959.
C'est dommage car l'autrice aurait pu développer des thèmes vraiment intéressants mais son roman m'a semblé juste terriblement et inutilement bavard.

Certes, c'était sympathique de retrouver des notions étudiées lors de mes études de psychologie mais j'ai vraiment eu la sensation que ça tombait comme un cheveu sur la soupe. Quel thème Joyce Carol Oates voulait-elle vraiment développer ?
Est-ce au lecteur de remplir tous les blancs ?

Son héroïne n'est pas attachante. Pire, elle est horriblement agaçante.
Elle geint, supplie, fait des caprices, obéit. Admettons qu'elle n'ait aucune personnalité à cause de son enfance dans un état totalitaire, fallait-il vraiment qu'elle s'accroche comme une moule à son rocher, d'abord après l'infirmière puis aux deux autres hommes ?

Et la romance... Mon Dieu ! De la romance ! Il fallait qu'il y ait de la romance !
Elle est encore plus insupportable que n'importe quel autre roman.
Ce n'est pas de l'amour, c'est du désespoir.
Adriane m'a fait pitié. Difficile pour moi d'aimer un roman dans lequel l'héroïne est si pathétique.

Et, une fois de plus, je ne vois pas où l'autrice voulait aller.
La fin est à la hauteur du reste du roman : WTF !

Je suis vraiment déçue car je crois vraiment qu'il y avait moyen de pondre une très bonne dystopie mais ce n'est pas le cas, du tout.

Ceci dit, la plume de Joyce Carol Oates a été agréable (alors que, sans savoir pourquoi, j'imaginais quelque chose de pompeux et rasoir).
Ce n'est clairement pas un genre pour cette autrice mais je tenterai peut-être le fameux Zombi qui me faisait envie au départ.
Peut-être que le thriller lui réussit mieux ?


2039. Adriane vit dans une Amérique totalitaire : quiconque sort de la norme est immédiatement supprimé. Imprudente et idéaliste, major de sa promotion, la jeune femme commet l'erreur de vouloir briller lors de son discours de fin d'études. Elle est immédiatement arrêtée et télétransportée quatre-vingts ans plus tôt. Forcée d'adopter une nouvelle identité, elle lutte pour se souvenir de son passé. Jusqu'au jour où elle rencontre un autre " exilé du futur ".

Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres, Joyce Carol Oates, née aux Etats-Unis en 1938, a reçu de multiples et prestigieuses récompenses littéraires, parmi lesquelles le National Book Award. Elle est l'auteure de nombreux recueils de nouvelles, récits et romans dont Les Chutes (prix Femina étranger en 2005) et Mudwoman (meilleur livre étranger en 2013 pour le magazine Lire).

 

Le petit paradis, Joyce Carol Oates
Éditions Points
408 pages
7,90€
ISBN 978-2757881323

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