Carrie

 

Fureur adolescente

Carrie a été mon tout premier Stephen King, il y a des années de cela. A l'époque cette lecture m'avait tellement marquée et emballée que j'avais enchaîné les titres de l'auteur.
Je me souvenais très bien de l'histoire dans ses grandes lignes mais j'ai été ravie de relire ce livre pour le Rory Gilmore reading challenge.

J'avais un peu peur d'être déçue par cette relecture. J'avais 18 ans à peine à l'époque et parfois nos goûts évoluent, on est moins impressionnables... J'avais un tel bon souvenir de Carrie que je craignais que l'histoire n'ait plus autant d'impact aujourd'hui.
Mais la magie du King a opéré...

On connaît tous l'histoire de Carrie, cette adolescente victime de harcèlement scolaire, affublée d'une mère fanatique religieuse, qui finit par se venger grâce à son don.
Je ne révèle rien, dans Carrie on connaît la fin dès le début grâce à des articles de journaux, d'extraits de livres ou de rapports de la commission White. C'est un point dont je ne me souvenais pas.
Est-ce que ça gâche le plaisir de la lecture ? Du tout !
Parce que King est définitivement un roi. Il sait, comme personne, donner vie à des personnages, faire danser les images de toute une communauté sous nos yeux sans avoir besoin de s'attarder dans de longues descriptions de lieux ou nous assommer de détails autour de la psychologie des personnages.
Il leur donne vie, tout simplement.

Comment ne pas entrer en empathie avec Carrie ? A l'époque je me souviens avoir un peu jubilé "Vas-y Carrie, venge-toi, crame-les tous !!!". Aujourd'hui j'ai surtout terriblement souffert pour cette gamine victime de la bêtise de ses (trous du cul de) camarades.
Et puis la mère bien sûr. Mais au final on lui en veut moins à elle car elle est totalement perdue pour l'humanité. Son fanatisme a atteint un tel niveau, depuis tellement longtemps, qu'on n'attend rien d'elle.
Pour les autres adolescents c'est différent. On se dit qu'ils vont bien finir par se rendre compte qu'ils sont immondes, que ce qu'ils font à Carrie est inhumain, qu'ils vont changer. Mais...

C'est fou comme ce roman reste d'actualité. Le harcèlement scolaire, la religion, le tabou (voire le dégoût) autour des règles... Carrie pourrait être en classe aujourd'hui, son histoire serait malheureusement la même.
Bien sûr il y a quelques expressions datées mais Carrie a traversé les années sans trop subir les outrages du temps.

Après cette relecture je ne dirai qu'une chose : vive le King !


Carrie White, dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, vit un calvaire : elle est victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu’elle le maîtrise encore avec diffi culté... Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l’aimer, l’invite au bal de printemps de l’école. Une marque d’attention qu’elle n’aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d’un renouveau !

 

Carrie, Stephen King
Éditions J'ai lu
253 pages
ISBN 9782277118350

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