Le meilleur des mondes
Quand la mémoire fait défaut
J’ai fini de relire Le meilleur des mondes pour le challenge BBC durant les vacances.
Je l’avais lu il y a une bonne vingtaine d’années et à l’époque j’avais adoré.
Nouvelle preuve qu’un livre peut avoir un impact fort différent en fonction du lecteur - et du moment de lecture - car cette relecture m’a plutôt déçue.
J’avais vraiment un bon souvenir et cette fois je me suis presque demandé ce qui m’avait séduite.
Globalement
ce roman d’anticipation est sympa mais les explications scientifiques
sur les manipulations génétiques m’ont paru assez peu crédibles. Et
forcément avec une relecture on n’a pas beaucoup de surprises quant à
l’intrigue.
J'ai vraiment tiqué sur la sexualité des enfants et cette obsession pour les femmes "pneumatiques" m'a franchement énervée.
Il n'en reste pas moins qu'Huxley avait, dès les années 30, mis le doigt sur des évolutions scientifiques et sociétales très vraies - les bébés éprouvettes, le plaisir/loisir à tout prix, l'omniprésence de la télévision...
L'opposition entre ce bonheur factice que l'on achète et le vrai bonheur, celui des Sauvages, est d'autant plus vrai aujourd'hui.
Et pourtant, Le meilleur des mondes ne m'a vraiment pas fait le même effet lors de cette relecture.
J'ai totalement bloquée sur tous les aspects qui me dérangeaient, je n'ai pas réussi à me laisser embarquer comme à 20 ans.
Peut-être qu'à cet âge j'étais plus idéaliste, plus dans le besoin de bousculer ma société et que les livres de ce genre me parlaient d'autant plus.
Ou peut-être qu'à l'époque j'étais tout simplement passée au-dessus des défauts du roman qui cette fois m'ont sautés au visage...
En tout cas, mon souvenir de Le meilleur des mondes est bien écorné.
Pour le coup, j’aurais mieux fait de m’abstenir de le relire (même si c'est un classique qui mérite d'être lu au moins une fois).
Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains " sauvages " dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas ", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Éditions Pocket
320 pages
4,95€
ISBN 978-2266283038
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