Femlandia
Une torture !
Christina Dalcher ambitionne-t-elle de pomper toute l’œuvre de Margaret Atwood ?
Parce que ça commence sérieusement à se voir. Seulement, comme toutes les reprises, c’est franchement moins bon que l’original.
Rien ne va dans Femlandia. Le fond comme la forme.
Déjà
dans ses premiers romans - que j’ai pourtant aimés - on retrouvait les
mêmes problèmes : des longueurs, des digressions qui n’apportent rien si
ce n’est des pages noircies (elle est payée au mot ou bien ?), on se
débarrasse vite des points qui peuvent être épineux et la fin est
toujours bâclée.
Les personnages sont souvent antipathiques.
Cette fois le bouquin est en plus bourré de clichés insupportables.
Un
krach a eu lieu (on se sait pas trop ce qu’il s’est passé et l'autrice ne s'étend pas, ça règle le problème de la crédibilité. Pas d'explication comme ça on ne peut pas dire que ça ne tient pas debout), l’économie
s’est effondrée et la société avec. Le mari de Miranda s’est suicidé.
Elle n’a plus rien, plus d’emploi, plus de maison, plus de quoi nourrir
sa fille de 16 ans. Le monde est devenu dangereux. Leur seul espoir,
Femlandia - un lieu réservé aux femmes où elles vivent en totale
autarcie. Mais est-ce vraiment un refuge pour Miranda ?
Ah Miranda… une femme entre 30 et 40 ans il me semble mais aussi chieuse qu’un môme en pleine période de terrible two. Miranda qui aime ses manucures, ses pompes de luxe, ses sacs à main… Miranda qui était protégée par son petit mari, traitée comme une princesse. Qui rêvait de faire des trucs "girly" avec sa fille. Des trucs GIRLY !!! Sérieusement, elle a écrit "girly".
De l’autre côté, les féministes. Hystériques, forcément. Lesbiennes, évidemment. En caftan et autres joyeusetés bien hippies. Il y en a forcément une au physique de camionneur. Arfff.
C’est tellement caricatural que je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer.
On a la fille subitement mutique qui tout aussi soudainement ne l'est plus. Qui est là pour mieux faire comprendre que les hommes risquent tellement d'être accusés à tort de harcèlement, de viol, qu'ils subissent tellement de pression de la part des méchantes féministes... Voilà voilà...
Le
problème étant que la dérive misandre commence, selon l’autrice, dès le
vocabulaire. À vouloir changer les mots on nie la biologie apparemment. J'entends déjà les cris des conservateurs, ceux qu'on lit sur les réseaux sociaux, qui se plaignent du wokisme.
Le
monde a-t-il besoin de ce genre de discours ? Dans une Amérique qui
interdit aux femmes de disposer de leur corps, a-t-on besoin d’entendre
que les féministes sont d’horribles castratrices ?
Il n'y a aucune nuance dans Femlandia. C'est blanc ou noir. L'équilibre n'est pas possible.
On me dira que
le sujet est intéressant. C’est vrai. Il y a de très bons livres sur ce
thème. Mais pas Femlandia. C’est long, mal écrit, sans surprise et les
personnages sont parfaitement insupportables.
J’ai détesté de bout en bout.
Je vais vite passer à autre chose et en rester définitivement là avec Christina Dalcher…
La reine de la dystopie revient avec un roman captivant et effrayant.
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