Acide sulfurique

 

Du grand Nothomb

J’adore lire les œuvres imposées à ma fille en classe. Pour le thème « Dénoncer les travers de la société » sa professeure leur demande de découvrir Acide sulfurique, qui leur a été « vendu » comme une sorte d’Hunger games.

Amélie Nothomb fait partie de ces auteurs que l’on adore ou que l’on déteste. Elle est, à mes yeux, de ces artistes qui oscillent toujours entre génie et folie. Donc, forcément, j’adore !
Je n’avais, par contre, pas lu ce roman-ci. Ce qui est un tort, car après lecture, je peux affirmer que c’est l’un de ses meilleurs.

On y retrouve ses obsessions : les prénoms, la religion, la beauté et la laideur - au sens propre comme au figuré - de l’humanité.
Elle attaque effectivement la société qui fait du divertissement en abrutissant et en rendant infâmes les téléspectateurs mais pas seulement…

Pannonique se retrouve bien malgré elle la star de la nouvelle émission « Concentration ». Le concept ? Recréer et filmer 24H/24 un camp de concentration. Prisonniers, condamnés aux travaux forcés et vivant dans des conditions déplorables, les téléspectateurs peuvent se régaler du show jusqu’à la mort de ceux qui ne sont plus que des matricules. Pannonique, devenue CKZ 114, pourra-t-elle sortir vivante de l’enfer ?

C’est un roman très court qui aura l’épaisseur que le lecteur voudra bien lui donner. Ici réside tout le génie d’Amélie Nothomb. On voit les références que l’on souhaite, chacun tirera l’enseignement qu’il veut de ses mots.
La guerre, le bien, le mal, les valeurs morales, la télévision, notre façon de fermer les yeux face à l’horreur sous prétexte que nous sommes impuissants… Tout cela peut résonner de diverses façons. Je ne doute pas que le texte a forcément une plus grande portée pour moi qui suis adulte mais j’ai vraiment hâte de savoir ce que mon ado en aura retiré.

Sa professeure aurait pu choisir de nombreuses autres contre-utopies mais celle-ci a l’avantage d’être courte, accessible mais furieusement intelligente !
 
 

Commentaires